L'idylle tragique du Laocoon : Petite histoire du pathétique dans la pensée esthétique

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Si le Laocoon est devenu l’emblème d’un problème majeur de l’histoire de l’esthétique, celui du partage entre les arts, l’horreur physique et morale représentée par la statuaire a aussi suscité, dès Lessing, une réflexion parallèle sur la nature pathétique de l’art grec et les limites plastiques d’une figuration de la souffrance. Cette question s’autonomise avec Schiller, puis, de Goethe à Eisenstein, c’est la composition de l’effet pathétique du groupe, pensé comme montage de corps, de gestes et de temporalités autour des notions d’impuissance et de compassion, qui devient le cœur de la description de la statuaire.

If Laocoon became the emblem of a major problem in the history of aesthetics, the division of the arts, from Lessing onwards physical and moral horror represented by statuary has also sparked off a parallel reflection on the pathetic nature of Greek art and the plastic limits of a representation of suffering. Schiller studies specifically this question, then, from Goethe until Eisenstein, this is the composition of the group’s pathetic effect, considered as a setting out of bodies, gestures and temporalities, around notions of powerlessness and compassion, which becomes the heart of the description of statuary.