2023
Cairn
Gaspard Evette, « Les chansonniers professionnels et la chanson sociale à la Belle Époque », Romantisme, ID : 10670/1.mbhv0n
Cet article s’intéresse aux stratégies de quelques chansonniers professionnels et militants à la Belle Époque : Jules Jouy (1855-1897), Maurice Boukay (1866-1931), Gaston Couté (1880-1914) et Montéhus (1872-1952). Ceux-ci sont amenés à diversifier leur production pour vivre de leur métier et composer avec la censure, en écrivant de manière différenciée en fonction des lieux et modes de diffusion de leurs chansons (cabaret, café-concert, presse). Les collaborations avec les journaux sont essentielles dans l’élaboration du genre de la chanson du jour, publiée quotidiennement dans un journal. Au tournant du siècle, le succès de la chanson sociale permet à des auteurs-interprètes comme Couté ou Montéhus de faire carrière dans le genre avec des textes fortement engagés. La carrière de Montéhus, « chansonnier humanitaire », est en particulier marquée par le clivage politique entre dreyfusards et antidreyfusards, et par sa collaboration avec l’hebdomadaire révolutionnaire La Guerre sociale, ce qui aboutit à la construction d’une image médiatique de chansonnier social ou engagé.