Impact de l’éducation thérapeutique sur le choix du traitement de suppléance : Expérience monocentrique marocaine

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2023

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Zineb Abouzid et al., « Impact de l’éducation thérapeutique sur le choix du traitement de suppléance : Expérience monocentrique marocaine », Néphrologie & Thérapeutique, ID : 10670/1.mbwny1


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Introduction. L’éducation thérapeutique du patient (ETP) en néphrologie est incontournable dans l’intégration du patient dans la prise en charge de sa maladie rénale chronique. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’intérêt de l’ETP dans l’acquisition des connaissances relatives à l’insuffisance rénale chronique (IRC) et aux méthodes de suppléance rénale, ainsi que dans l’orientation vers un choix thérapeutique personnalisé. Matériels et méthodes. Il s’agit d’une étude prospective réalisée entre novembre 2016 et février 2020, incluant les patients en IRC à partir du stade 4, à qui nous avons proposé une séance d’ETP sur l’IRC et ses moyens de suppléance. Ces séances, tenues tous les quinze jours, comportent un volet théorique accompli à l’aide d’un diaporama traitant les rôles des reins, la définition de l’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT), ses symptômes et les différentes méthodes de suppléance. Concernant le volet pratique, nous avons utilisé « un panier » comportant le matériel essentiel pour illustrer une séance d’hémodialyse (HD) ou de dialyse péritonéale (DP). Le recueil des données est effectué grâce à deux questionnaires : un au début de séance notant les données sociodémographiques et cliniques du patient et évaluant son niveau de connaissances de base, et un deuxième en fin de séance pour évaluer l’évolution des connaissances après ETP et pour exprimer un choix thérapeutique. Résultats. Nous avons recensé 211 patients avec un âge moyen de 55,59 ans ± 15,47 et un sexe-ratio H/F de 0,73. Le niveau d’instruction était bas dans 69 % des cas ; 23,7 % de nos patients avaient un emploi ; le débit de filtration glomérulaire (DFG) était compris entre 15 et 30 mL/min dans 56,8 % des cas. La néphropathie initiale était connue chez 60 % des patients alors que le stade de l’IRC était méconnu chez 66,4 %. Avant ETP, les patients ayant un bon niveau de connaissances globales étaient de l’ordre de 29 %, passant à 73 % après ETP. L’analyse statistique a mis en évidence une corrélation significative entre le niveau d’instruction des patients et leur score de connaissances avant et après ETP. Le choix de la méthode de suppléance rénale a été porté sur la DP, la transplantation rénale (TR) et l’HD respectivement dans 36 %, 19 % et 11,8 % des cas, alors que 33,2 % ont réclamé un temps de réflexion. Les patients âgés et/ou à bas niveau d’instruction restent le plus souvent indécis ; par ailleurs, les jeunes et/ou instruits choisissent plutôt la TR. La DP est choisie indépendamment de ces critères. Durant la période de suivi, 46 % des patients ont démarré une suppléance rénale (36,5 % ont démarré l’HD, 8,1 % la DP et 1,4 % la TR). Le choix émis par nos patients a été respecté dans 42 % des cas : chez tous les patients qui ont choisi l’HD ; chez 36 % de ceux qui ont choisi la DP ; et chez 19 % de ceux qui ont choisi la TR. La modalité thérapeutique finale était fortement liée aux paramètres suivants : l’âge, le DFG et le niveau d’instruction. Conclusion. Les résultats de notre étude ont soulevé l’insuffisance du niveau d’information des patients concernant l’IRC et son traitement, et ont permis aux patients d’exprimer un choix de traitement avec une congruence adéquate par rapport à ce qui a été précédemment publié. Le choix du traitement de suppléance rénale est un processus compliqué qui doit intégrer l’avis du néphrologue, la préférence du patient et l’organisation de la modalité thérapeutique.

Introduction. Therapeutic patient education (TPE) is gaining importance in the management of patients with chronic kidney disease (CKD). The objective of this study is to assess the interest of TPE in the acquisition of knowledge concerning CKD and renal replacement therapy, as well as the orientation of the patients towards a personalized choice of treatment. Materials and methods. Patients with a minimum stage 4 CKD were prospectively included between November 2016 and February 2020. We proposed TPE sessions on CKD and its treatment to all patients. We explained the theoretical part through a slideshow about the definition of end-stage renal disease, its symptoms and the various methods of renal replacement therapy. A “basket” of essential material to illustrate a session of hemodialysis (HD) or peritoneal dialysis (PD) was used to achieve the practical part of the study. Data was collected using two questionnaires: the first one, at the start of the session, included the socio-demographic and clinical characteristics of the patients and evaluated their level of basic knowledge, and the second one, at the end of the session, assessed the evolution of knowledge after TPE, leading to a therapeutic choice. Results. The mean age of the 211 included patients was 55.59 years old (SD = 15.47). Male to female ratio was 0.73. The level of education was low in 69% of the cases of whom 23.7% were employees. The glomerular filtration rate (GFR) was between 15 and 30 mL/min in 56.8% of the cases. Initial nephropathy was known in 60% of patients while the stage of CKD was unknown in 66.4%. Before TPE, patients with a good level of overall knowledge were around 29%, rising to 73% after TPE. A significant correlation was found between the level of education of the patients and their knowledge score before and after TPE. The choice of renal replacement therapy was taken for PD, TR and HD respectively in 36%, 19% and 11.8% of the cases, while 33.2% asked for time to think. Elderly and/or low educated patients most often remained undecided; moreover those who are young and/or educated prefer TR. During the follow-up period, 46% of patients started renal replacement therapy (36.5% started HD, 8.1% PD and 1.4% KT). The choice made by our patients was respected in 42% of the cases: in all the patients who chose HD; in 36% of those who chose PD, and 19% of those who chose kidney transplantation (KT). The final therapeutic modality was strongly linked to the following parameters: age, GFR and level of education. Conclusion. This study highlighted the insufficient level of patients’ information about CKD and its treatment and allowed the patients to express their choice of their replacement therapy, which is a complicated process that must integrate the opinion of the nephrologist and the patient’s preference to lead to an optimal organization of the therapeutic modality.

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