Capitaine Graeber : le pirate et l’antidestin. Ou les errements de l’effondrement

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2024

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Cédric Mong-Hy, « Capitaine Graeber : le pirate et l’antidestin. Ou les errements de l’effondrement », Revue du MAUSS, ID : 10670/1.meikx8


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L’intérêt que David Graeber portait aux pirates de l’Âge d’or (1690-1730) était directement relié à ses préoccupations socio-anthropologiques concernant le présent. L’enjeu de cet article est d’analyser le paradigme pirate qu’il a ainsi développé, de le confronter aux pirate studies et d’en faire ressortir la perspective anarchiste qui a toujours été la sienne. Là où des historiens lisent dans les pirates de purs reflets des Léviathans qu’ils arraisonnent, Graeber attachent en effet son regard sur des pirates et des métis pirates ayant créé d’étonnants modèles sociaux dont l’égalitarisme et le caractère profondément acéphale sont pour lui des sources d’inspiration. D’anthropologue anarchiste, Graeber devient donc Capitaine Graeber, anthropologue pirate. En tant que tel, il se défait de toute assignation au « destin », qui plus est celui qui prophétiserait l’« effondrement » de l’imaginaire politique et donc des sociétés humaines. Car la piraterie est précisément l’« antidestin » qui permet de penser par-delà la peur des Grands Monstres et de trouver de la lumière au milieu des plus sombres errements.

David Graeber’s interest in the pirates of the Golden Age (1690-1730) was directly linked to his socio-anthropological concerns about the present. The aim of this article is to analyse the pirate paradigm he developed, to compare it with pirate studies and to bring out the anarchist perspective that has always been his. Where some historians see pirates as a pure reflection of the Leviathans they board, Graeber looks at pirates and half-pirates who have created astonishing social models whose egalitarianism and profoundly acephalous nature are sources of inspiration for him. From anarchist anthropologist, Graeber becomes Captain Graeber, pirate anthropologist. As such, he rejects any assignment to “destiny”, especially one that would prophesy the “collapse” of the political imagination and hence of human societies. For piracy is precisely the “antidestiny” that allows us to think beyond the fear of the Great Monsters, and to find light in the midst of the darkest wanderings.

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