Les consommateurs britanniques et la qualité des produits à la fin du XIXe siècle

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2020

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Giorgio Riello et al., « Les consommateurs britanniques et la qualité des produits à la fin du XIXe siècle », Revue d’histoire moderne & contemporaine, ID : 10670/1.meqpk3


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La qualité des produits britanniques à la fin du xixe siècle a longtemps été perçue comme mauvaise. Dans un contexte d’expansion spectaculaire de la demande, la qualité intrinsèque des produits manufacturés aurait montré des signes de recul. Pourtant, la qualité n’est pas un concept absolu et ne repose pas uniquement sur l’évaluation des qualités matérielles intrinsèques des produits. Par-delà les plaintes déposées au sujet de la mauvaise qualité de la fabrication, de la contrefaçon et des produits défectueux, le recul de la qualité des produits manufacturés, réel et perçu, doit être analysé dans un contexte d’évolution de la production et de la consommation. En s’appuyant sur les entretiens menés entre 1887 et 1896 par l’enquêteur social Charles Booth et ses assistants, on peut étudier les différentes significations de la qualité pour les producteurs, les consommateurs et les distributeurs de l’époque victorienne. Pour ce faire, on s’appuie sur la théorie économique des conventions, selon laquelle la qualité n’est pas absolue, mais construite en fonction des attentes et des conventions qui lient les différents acteurs du marché. Cet article analyse ainsi la refonte des conventions de qualité par les fabricants, les distributeurs et les consommateurs, à la fin du xixe siècle en Grande-Bretagne. Il examine ensuite ces différents acteurs au prisme de la relation entre les conventions et la législation, à partir du cas spécifique des marques et de la concurrence étrangère. L’analyse propose enfin une réflexion sur la nécessité de reconnecter le secteur industriel et les historiographies de la production et de la consommation, pour mieux comprendre ce que signifie la « qualité ».

The quality of British goods in the late 19th century was perceived as lacking. In a context of dramatic expansion of consumer demand, the intrinsic quality of manufactures showed signs of decline. Yet, this article argues that quality is not an absolute concept and is not based solely on the assessment of material qualities intrinsic to products. Whilst complaints were registered about shoddy workmanship, counterfeiting and faulty goods, the real and perceived decline in the quality of manufactures needs be understood in the context of the changing relationship between production and consumption and the expansion of the Victorian consumer market. Drawing on the interviews conducted by the social enquirer Charles Booth and his assistants between 1887 and 1896, this article investigates what quality meant for Victorian producers, consumers and distributors and how each of them defined quality. In doing so, this article draws on the economic theory of conventions according to which quality is not absolute but is deliberated in line with the expectations and conventions existing among different market actors. The article thus analyses the reshaping of conventions of quality for manufacturers, distributors and consumers in late 19th century Britain. It then brings these different actors together in an investigation of the relationship between conventions and legislation through the specific case of trademarks and the consideration of foreign competition. The article thus concludes with a reflection on how quality can be understood only by re-connecting the realm and historiographies of production and consumption.

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