L'œuvre pédagogique et philosophique du Père Grégoire Girard (1765-1850). Une théologie éducative progressiste

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22 juin 2012

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Jean-Christophe Guers, « L'œuvre pédagogique et philosophique du Père Grégoire Girard (1765-1850). Une théologie éducative progressiste », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.meupjd


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À l'heure où la laïcité scolaire est devenue un principe quasi-incontesté en France, il est bon de rappeler cette réalité historique, trop minimisée : si l'École populaire est désormais areligieuse, elle constitue pourtant une invention chrétienne, née au XVI e siècle avec les premières "écoles de pauvres" gratuites, de Joseph Calasanz. Grégoire Girard, religieux francophone du XIXe siècle et plus grand pédagogue suisse moderne avec Pestalozzi, considère que "l'intellectuel" qui a et doit le plus inspirer la diffusion de l'éducation, c'est Jésus-Christ. Cet éducateur catholique atypique a suscité à la fois l'admiration et la méfiance dans tous les "bords" (religieux, politiques, intellectuels, sociaux, etc.) de son temps, car il propose de justifier et de concevoir la démocratisation des systèmes éducatifs selon une nouvelle interprétation de l'Évangile. Sa théologie éducative, miséricordieuse et universaliste, est si généreuse et ouverte qu'elle permet de dépasser la majeure partie des clivages qui enferment alors la société dans la violence et le sectarisme, et particulièrement les débats politiques et philosophiques sur l'éducation, très tendus. Elle réconcilie les camps progressistes (républicains) et conservateurs (Haut-Clergé). Il extrait de chacune des deux mouvances les "meilleurs" principes et pratiques, retournant leurs arguments respectifs au service de l'unité. La Bible dont se prévalait la papauté, exige selon lui une plus grande tolérance et autonomie de tous : la conversion profonde des masses ne peut découler que du développement intellectuel et donc de la diffusion de l'éducation populaire. Mais si Girard est progressiste (pacifiste, démocrate, soucieux de justice sociale, précurseur à l'œcuménisme), il n'en demeure pas moins modéré, pragmatique et patient. Il s'oppose à tout extrémisme, y compris celui des révolutionnaires sanguinaires : le Fribourgeois exige le renoncement à toute violence, ainsi qu'à l'obsession égalitariste. Cela lui permit d'accéder à la notoriété, avec l'extraordinaire succès pédagogique de son enseignement mutuel : les écoles girardines étaient visitées et reproduites dans toute l'Europe. Cette étude a montré que la foi chrétienne n'est pas incompatible avec le progrès éducatif, et qu'elle peut même en constituer un moteur. Et aujourd'hui, où la philosophie éducative est en panne d'innovation, il est sans doute temps de réhabiliter l'ensemble des pensées religieuses comme une source d'inspiration légitime. La théologie girardine peut servir l'École agnostique en crise.

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