21 octobre 2018
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Nicole Foucher-Janin, « Marie-Antoinette, reine de l’écran », Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, ID : 10670/1.mf0wkp
Bien des films rendent hommage à Marie-Antoinette, à des époques diverses, comme si la reine ne devait pas s’absenter des écrans trop longtemps. Fascinés par cette femme qui a vécu sous le feu des regards jusqu’à ne jamais connaître l’intimité du mariage, de l’accouchement ni même de la mort, nombre de cinéastes ont proposé leur vision, ajoutant à l’incontournable dimension historique les couleurs du drame sentimental, de la réflexion politique ou du spectaculaire. La démocratie américaine admire la grandeur royale de Marie-Antoinette. Jouant la carte de la magnificence, W. S. Van Dyke (1938) comme Sofia Coppola (2006) rendent hommage à la reine de France… et affirment, ce faisant, la puissance du cinéma américain. L’Italie frôle l’irrévérence, mêlant la petite histoire (des passagers d’une diligence) au drame de l’Histoire (Il mondo nuovo, Ettore Scola, 1982). La France ne cesse de revisiter son passé, offrant au public des années cinquante la leçon d’histoire de Sacha Guitry ou le badinage amoureux de Jean Delannoy… Dans chaque film, les costumes, par leurs lignes et leurs volumes, leurs couleurs, leurs matières, reflètent le parti pris du réalisateur : le sérieux des recherches historiques, appuyées sur des documents écrits ou visuels, ou la fidélité à une tradition souvent romanesque traduisent des visions personnelles de l’histoire mais aussi de la mode.