2004
Cairn
François Bourguignon et al., « Declining international inequality and economic divergence: Reviewing the evidence through different lenses », Économie internationale, ID : 10670/1.mf2rnb
Récemment, une littérature abondante s’est développée sur l’évolution des inégalités à l’échelle mondiale au cours des deux dernières décennies. Quelques faits stylisés en ressortent. Si l’on pondère les pays par leur population, l’inégalité entre les pays a baissé. Mais si l’on traite les pays de la même manière – comme c’est le cas dans la littérature sur la convergence (divergence) macroéconomique, alors l’inégalité s’est accrue. Quelle est la bonne approche ? Dans cet article, les résultats obtenus pour la période 1980-2002 sont réexaminés en se fondant sur l’édition 2004 du World Development Indicators publié par la Banque mondiale, données qui confirment ces deux tendances présentées ci-dessus. Même si l’inégalité, mesurée par la plupart des indicateurs généralement utilisés, a baissé, il n’y a ni une dominance absolue à la Lorenz – en 2002 par rapport à 1980 – en termes pondérés par la population, ni une dominance de premier ordre. Les indicateurs aggrégés d’inégalité cachent également une très forte mobilité des pays, particulièrement l’appauvrissement, sur la période étudiée, de deux douzaines pays qui se situent en bas de la distribution. Repérer cette mobilité est une approche moins “anonyme” dans cette analyse qui peut aussi expliquer les opinions divergentes quant à l’accroissement ou au recul de l’inégalité internationale. Si l’on ne s’attache qu’aux résultats finaux, et non aux situations initiales, l’inégalité a diminué au regard de la plupart des critères. Cependant si la mobilité même est incluse dans les critères de bien-être, et si l’on accorde un poids plus élevé aux pays qui ont régressé, alors la répartition mondiale du revenu s’est détériorée.Classification JEL: D30; D31; D63; F0; I30; O00.