4 juillet 2019
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Corentin Cornec, « L'Espagne et la Ligue bretonne (1589-1598) : limites et pérennité de l’alliance », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.mfo2xp
Les guerres de religion de France n’étaient pas qu’une série de guerres civiles enclavées aux frontières du pays mais dépendaient du contexte européen. Cette affirmation est d’autant plus signifiante lorsqu’on s’intéresse au dernier grand conflit religieux du XVIe siècle qui déboucha sur la ratification de l’édit de Nantes : la guerre de la Ligue. Cette crise représenta peut-être le plus grand défi des guerres de religion notamment parce qu’elle remit en question l’autorité établie, et cela de la manière la plus radicale et évidente qui soit : le régicide. C’est précisément suite à l’assassinat d’Henri III que les puissances étrangères investirent ouvertement le conflit en supportant l’une ou l’autre des factions en guerre : la Ligue ou le parti de l’héritier contesté, Henri de Bourbon. La Bretagne fut en premier lieu concernée par ces manifestations d’ingérence car l’Espagne avait pris sous sa protection le parti ligueur local dirigé par le duc de Mercoeur. Son implication fut non seulement considérable dans cette région, où elle installa des représentants diplomatiques et des forces militaires, mais aussi pérenne puisqu’elle dura jusqu’en 1598. Cependant, sous couvert d’entraide et de fraternité catholique, l’Espagne servait ses ambitions. Le grand empire était en guerre contre les Provinces-Unies et l’Angleterre et comptait tirer profit de cette intervention pour ces deux fronts. Ainsi, cette alliance intéressée montra bien vite ses limites et céda le pas à la mésentente et au soupçon. Comment a-t-elle donc pu durer jusqu’en 1598 compte tenu de ces différends ? C’est autour de ce paradoxe que se construit ce travail.