2003
Cairn
Gilles Feyel, « Presse et publicité en France (XVIIIe et XIXe siècles) », Revue historique, ID : 10670/1.mfp76d
RÉSUMÉ Alors que Renaudot est le fondateur de la publicité mais aussi de la presse en France, il n’est pas parvenu à réunir les deux. « Journal des rois et des puissances de la terre », la Gazette avait de trop hautes fonctions pour frayer avec l’annonce. Aussi les annonceurs exploitent-ils l’affiche ou le tract. À la veille de la Révolution, les affiches sont partout présentes dans Paris, cependant que le Journal de Paris et les journaux du libraire Panckoucke s’ouvrent à l’annonce. La Révolution casse cette évolution. Par la suite, les journaux s’intéressent peu aux annonces, dont ils n’ont pas encore besoin pour équilibrer leurs frais. Il faut une nouvelle brimade fiscale du gouvernement pour que les quotidiens s’ouvrent enfin et définitivement à la publicité en 1828. Ouverte tardivement à la publicité, la grande presse a laissé les annonceurs s’investir dans les affiches. Aussi préfèrent-ils insérer dans la presse des « annonces-affiches », malgré les efforts de Girardin pour promouvoir les seules « annonces-avis ». Cette concurrence de l’affiche, mais aussi la profonde méfiance entourant les annonces fantaisistes ou mensongères des charlatans et des spéculateurs, tout cela explique que la presse française ne fut pas au XIXe siècle le grand support publicitaire qu’avait pu rêver Girardin.