2009
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[VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement ; no. 6 (2009)
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Julia Barrault, « Responsabilité et environnement : Questionner l’usage amateur des pesticides », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.mfunsg
Près de 10 000 tonnes de produits phytosanitaires (soit 8% de la consommation nationale) sont répandus chaque année dans les jardins des particuliers en France. Si de nombreuses recherches se sont intéressées (et s’intéressent encore) aux usages agricoles des pesticides et à leurs impacts sanitaires et environnementaux, il s’avère, important d’interroger les usages domestiques et notamment ceux des jardiniers amateurs pour plusieurs raisons: la faible superficie d’application, les types de surfaces traitées, et les pratiques et conditions d’utilisation génèrent des risques de pollution et des risques sanitaires au même titre que les usages agricoles. Par ailleurs, ces usages des pesticides pour l’entretien du jardin interpellent particulièrement dans un contexte marqué par une forte stigmatisation de ces substances et une conscientisation grandissante à l’égard des problèmes qu’elles soulèvent.Mais à qui incombe la responsabilité de prévenir ces risques intervenant dans la sphère privée? Aux pouvoirs publics qui devraient légiférer pour limiter voire interdire la vente et l’usage? Aux fabricants qui devraient mettre sur le marché des produits plus « doux »? Aux distributeurs qui devraient délivrer des conseils de qualité ou mettre sous clé les substances les plus préoccupantes? Aux jardiniers eux-mêmes qui devraient raisonner leurs utilisations et se soucier de leurs conséquences?En posant comme toile de fond de notre analyse, une société où l’individu occupe une place centrale et où l'injonction à une responsabilité individuelle semble de plus en plus marquée, notamment dans le domaine de l'environnement, notre communication s’attachera à discuter, à travers un objet de recherche original, cette notion de responsabilité et l’hypothèse de son usage nouveau par l'autorité publique qui donnerait à voir une façon nouvelle de gouverner, davantage orientée qu’auparavant vers une autorégulation individuelle des problèmes d’environnement.