Penser la nature par-delà le travail et la technique : de l’exploitation à l’usage ?

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2024

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Delphine Pouchain, « Penser la nature par-delà le travail et la technique : de l’exploitation à l’usage ? », La Pensée écologique, ID : 10670/1.mh0lds


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Pour l’économiste, la nature est avant tout un facteur de production. Il la modifie, l’exploite par son travail et par la technique. Il la traite comme un capital, un capital naturel. La nature entre dans une fonction de production, et sera donc exploitée sans prise en compte de sa spécificité. Cette conception s’oppose à celle d’une nature animée, une nature vivante, à admirer. Si elle a une valeur, c’est ici une valeur intrinsèque et donc inestimable. Au-delà de l’opposition stérile entre contemplation d’une nature de laquelle nous serions extérieurs et exploitation d’une nature pensée comme capital, l’enjeu est de concevoir et de concrétiser une nature travaillée, modifiée par la technique, mais une nature néanmoins traitée avec ménagement. On peut le dire autrement : si la philosophie met l’accent sur le jugement esthétique et la contemplation d’une nature intacte, si l’économie conçoit la nature comme capital à exploiter, la philosophie économique est-elle à même de proposer une philosophie de l’usage de notre environnement ?

For the economist, nature is above all a factor of production. He modifies it, exploits it through his work and technique. He treats it as capital, natural capital. Nature enters into a production function, and will therefore be exploited without taking into account its specificity. This conception is opposed to that of an animated nature, a living nature, to be admired. If it has value, it is here an intrinsic value and therefore inestimable. Beyond the sterile opposition between contemplation of a nature of which we would be external and exploitation of a nature seen as capital, the challenge is to conceive and concretize a nature that is worked on and modified by technology, but a nature that is nevertheless treated with care. We could put it another way: if philosophy emphasizes aesthetic judgment and the contemplation of an unspoilt nature, and if economics conceives of nature as capital to be exploited, is economic philosophy able to propose a philosophy of the use of our environment?

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