La licence binaire

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2023

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Marilyn Strathern, « La licence binaire », Revue du MAUSS, ID : 10670/1.mh7m6h


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Cet article fait usage de la « licence binaire » offerte par le titre du symposium dans lequel il prend place (« Comparative Relativism ») comme une sorte de promesse de connexion. L’auteur suggère que le pouvoir de la bifurcation réside dans le défi de l’hétérogénéité, du caractère fractal de la perspective, du perpectivalisme et des multiplicités : le moment où la divergence crée une relation. Si nous sommes invités – dans le même geste – à considérer des formes de comparaison et des formes de relativisme (en laissant tomber la différence et la similarité), deux autres voies nous sont également offertes, l’une fondée sur un monde de singularités et de multiplicités, et l’autre sur un monde de répétitions pas-tout-à-fait-identiques. L’auteure se demande si le mode binaire n’est pas essentiel au travail épistémique que les chercheurs occidentaux (euro-américains) pourraient vouloir faire, puisqu’ils réinventent sans cesse la division entre le moderne et le post-/pré-moderne. Strathern part du principe que l’anthropologue a le droit de parler des concepts à travers les personnes et commence par interroger la façon dont les Papous Néo-Guinéens qui coexistent dans une ville se comparent entre eux, par opposition aux comparaisons ethniques effectuées ailleurs (par exemple, dans les interactions balkaniques décrites par Sarah Green). En parlant des personnes à travers les concepts, il convient de se demander ce qu’implique la relativisation du travail d’un chercheur à travers celui d’un autre. L’auteur dit que son « intuition » est que dans les deux cas, l’analyste pourrait souhaiter avoir la liberté de discerner – d’un même geste – les multiplicités de ce que John Law et Annemarie Mol appellent le perspectivalisme (leur alternative à la comparaison) et le perspectivisme radicalement divergent d’Eduardo Viveiros de Castro (un relativisme autonome, récursif et surtout socialement spécifique).

This article exploits the “binary license” offered by the title of the symposium in which it appears (“Comparative Relativism”) as a kind of promise of connection. The author suggests, however tentatively, that in the challenge of heterogeneity, fractality, perspective/-alism, and multiplicities lies the power of the forking pathway: the moment a relation is created through divergence. If we are invited—in the same breath—to consider forms of comparison and forms of relativism (dropping difference and similarity), we are also offered two paths, one based on a world of singularities and multiplicities, and the other on a world of not-quite repetitions. The article asks if the binary is not essential to the epistemic work that Western (Euro-American) scholars might want to do, since we forever reinvent the divide between the modern and the post-/pre-modern. Strathern assumes the anthropologist’s license to talk about concepts through persons, and begins by asking how Papua New Guineans who come together in a city compare themselves, and in contrast to ethnic comparisons elsewhere (e.g., contra Sarah Green’s Balkan interactions). In talking about persons through concepts, it is worth asking what is entailed in relativizing one scholar’s work through that of another. The author says that her “hunch” is that in  both cases the analyst might wish to have the liberty of discerning—in the same breath—the multiplicities of what John Law and Annemarie Mol call perspectivalism (their very general alternative to comparison) and Eduardo Viveiros de Castro’s radically divergent perspectivism (a self-contained, recursive and above all socially specific relativism).

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