27 novembre 2023
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Juho Peltonen, « Essais sur les flux du marché du travail avec destruction endogène d'emplois et politiques de chômage partiel », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10670/1.mifirh
Cette thèse de doctorat est composée d'un chapitre introductif et de trois essais indépendants qui analysent diffèrent aspects de la destruction d'emploi sur le marché du travail et ses conséquences macroéconomiques. En outre, cette thèse etudie les dispositifs de maintien dans l'emploi qui visent à accroître la stabilité du marché du travail.Le premier essai s'intéresse à l'impact du facteur d'escompte subjectif dans les fluctuations du marché du travail dans un modèle d'équilibre général dynamique et stochastique avec appariements sur le marché du travail à la Krause and Lubik (2007). Une baisse du facteur d'escompte diminue les gains associés à la création d'emploi. En conséquence, les entreprises ouvrent moins de postes vacants et la valeur de chaque emploi diminue. Par ailleurs, lorsque les destructions d'emploi sont endogènes, les entreprises ont également la possibilité de supprimer des emplois à faible productivité, ce qui amplifie l'impact total du facteur d'actualisation sur le chômage. De plus, le modèle est estimé à l'aide de techniques bayésiennes sur des données américaines. Il en résulte que les variations du facteur d'actualisation sont la principale explication de la variance des variables du marché du travail, en particulier lorsque la période d'étude inclut la « grande récession ».Le deuxième essai porte sur la politique du marché du travail dite de « chômage partiel » telle qu'elle a été mise en œuvre en Allemagne pendant la crise de la Covid-19. Le chômage partiel permet aux entreprises de réduire temporairement les heures de travail des salariés à temps plein afin de limiter la hausse du chômage en cas de choc important qui les pousserait autrement à se séparer de ces mêmes travailleurs. Pour cela, nous utilisons le modèle d'équilibre général avec chômage partiel de a Balleer et al. (2016), à partir duquel nous réalisons une estimation bayésienne et une simulation d'un modèle contrefactuel sans chômage partiel. Nous trouvons ainsi que le taux de chômage allemand aurait été de 4,2 points de pourcentage plus élevé sans politique de chômage partiel pendant la Covid-19. Plus généralement, nous mettons en évidence que cette politique contribue à prévenir les destructions excessives d'emploi en période de ralentissement économique et à stabiliser les fluctuations du taux de chômage au cours des cycles économiques.Dans le troisième essai, nous analysons l'optimalité sociale du marché du travail avec politique de chômage partiel dans un modèle d'équilibre général avec frictions de recherche d'emploi et cessations endogènes d'emploi. Lorsque les coûts liés au chômage partiel ne peuvent être internalisés dans les salaires, la création d'emploi s'avère systématiquement trop faible. Nous étudions ensuite la possibilité que certaines subventions restaurent l'efficacité sociale de l'économie décentralisée. Enfin, nous réalisons une illustration numérique calibrée sur l'économie allemande et trouvons que les transferts nécessaires à l'optimalité sociale sont de l'ordre de 1,9% de la production et réduisent le taux de chômage de 1,8 point de pourcentage par rapport au laissez-faire.