2013
Cairn
Agnès Gayraud, « Adorno et le cercle magique de l'opéra : Critique et sauvetage, du Freischütz au Trésor de Joe l'indien », Nouvelle revue d’esthétique, ID : 10670/1.mil0c8
Adorno ne fut pas un grand défenseur de l’opéra. Face à son modernisme musical, la forme lyrique apparaît désuète, largement dépassée. Elle fige dans un « cercle magique » aussi enchanteur que fallacieux une totalité dont il faudrait plutôt, au mitan du xxe siècle, thématiser la décomposition. À bien y regarder pourtant, il est un opéra ou certains aspects de l’opéra, qui animent encore l’esthétique adornienne. C’est du côté de l’intermittence, de l’éclatement de la forme, mais aussi de la naïveté enfantine qu’il faut les rechercher, du Freischütz de Weber à l’étrange et inachevé Trésor de Joe l’indien.