2014
Jean Laloum, « Le consistoire de Paris et les commerces de bouche : l’enjeu de l’abattage rituel (années 1930 - années 1950) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.mnhe0r
La consommation de viandes issues de l’abattage rituel constitue l’un des axes fondamentaux de l’observance religieuse. Or la conformité des aliments aux lois bibliques (la cacherout) requiert de la part des autorités cultuelles un strict contrôle de leur production et de leur commercialisation. Durant l’entre-deux-guerres, l’Association consistoriale israélite de Paris (ACIP), confrontée au dévoiement frauduleux de ces prescriptions et contestée par les Juifs immigrés d’Europe orientale, cherche à endiguer les pratiques avec un succès médiocre. Durant l’Occupation, elle s’attache à maintenir la possibilité de manger cacher, contribuant ainsi à freiner les mesures d’aryanisation économique qui frappent les restaurants et les commerces d’alimentation juifs ainsi qu’à préserver, dans une petite mesure, les vies de leurs propriétaires. Au début des années 1950 enfin, elle est confrontée à l’afflux de Juifs nord-africains à l’identité religieuse affirmée, avec lesquels il va lui falloir à nouveau composer.