Durkheim vu par les collectifs leplaysiens (1893–1926)

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2020

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Antoine Savoye, « Durkheim vu par les collectifs leplaysiens (1893–1926) », Durkheimian Studies, ID : 10670/1.mos6pt


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En dépit de l’ostracisme de Durkheim à leur égard, les représentants de la science sociale issue de Le Play n’ont pas ignoré son œuvre et l’ont commentée – même si laconiquement – dans leurs périodiques, d’une part, La Réforme sociale, d’autre part, La Science sociale et ses dérivés.Les leplaysiens restés dans l’orthodoxie du maître nourrissent – de la Division du travail social aux Fondements élémentaires de la vie religieuse – les mêmes griefs à l’encontre de Durkheim. Volontiers polémiques, ils refusent sa conception du fait social qui, « supérieur et antérieur à l’individu … s’impose à lui avec une force coercitive prépondérante » (Clément, 1915). Leurs critiques perdent cependant de leur virulence après la mort de Durkheim, au fur et à mesure que la sociologie s’avère une science durable dont le projet devient irréfutable.Du côté des partisans de la science sociale renouvelée par Henri de Tourville, l’appréciation de Durkheim est différente. Plus tardive, elle porte sur l’objet de la sociologie et sur la méthode prônée par l’auteur des Règles. Aux yeux des tourvilliens, celui-ci n’emprunte pas, à tort, la « voie royale » de la science sociale : l’enquête par observation directe, et néglige l’outil de coordination des faits sociaux qu’est la nomenclature mise au point par Tourville. Dès lors, les résultats auxquels aboutit Durkheim, par exemple dans les Fondements, sont sujets à caution (Descamps, 1912). La critique des tourvilliens est d’autant plus vive qu’elle se nourrit d’un dépit : Durkheim ne fait aucun cas de leurs travaux (Périer, 1913). Le débat qu’ils auraient souhaité engager n’aura lieu que post mortem, grâce à Bouglé et ses élèves du Centre de documentation sociale (Aron, Polin) qui joueront le jeu, dans les années trente, de la confrontation entre sociologie et science sociale.

Despite the ostracism he maintained towards them, Le Play’s social science continuers did not ignore Durkheim’s work and commented on it – even if laconically – in their journals. The LePlayists loyal to the master’s orthodoxy raised the same grievances against Durkheim throughout his academic life. They refused to accept his conception of the social fact as superior and prior to the individual, imposing itself on him with a coercive force. Their criticisms, however, were less virulent after Durkheim’s death, as sociology proved a sustainable science whose project had become irrefutable. With the dissident LePlayists, the view is different. Emerging later, it dealt with the object of sociology and the method advocated by the author of the Règles. From the Tourvillians’ point of view, Durkheim’s sociology does not adopt the best path for social science (investigation by direct observation), and neglects its process of coordination of social facts (the nomenclature developed by Tourville). Consequently, Durkheim’s results are questionable. The debate the Tourvillians wanted to have with Durkheim took place post mortem, thanks to Bouglé and his students from the Centre de documentation sociale, and their engagement, in the 1930s, with Durkheimian sociology and social science.

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