2023
Cairn
Jacques Robert et al., « La lactate déshydrogénase A, une cible potentielle encore inexploitée », Innovations & Thérapeutiques en Oncologie, ID : 10670/1.movc7d
Plusieurs travaux récents ont fait état de l’association, dans plusieurs types de cancers, entre l’agressivité de ces cancers et l’expression d’un des enzymes chargés de l’interconversion entre pyruvate et lactate dans la dernière étape de la glycolyse, la lactate déshydrogénase A (LDHA). Cette dernière privilégie la conversion du pyruvate en lactate, alors que la lactate déshydrogénase B (LDHB) privilégie la réaction inverse et ne semble pas, elle, associée à l’agressivité des cancers comme la LDHA. Plusieurs inhibiteurs plus ou moins spécifiques de la LDHA ont été identifiés mais aucun essai clinique ne semble avoir été entrepris à ce jour. Nous avons réalisé une étude préliminaire utilisant la base de données du Cancer Genome Atlas (TCGA) afin de voir s’il était possible de confirmer l’association entre l’agressivité des cancers les plus graves et le niveau d’expression des gènes LDHA et LDHB, le critère retenu pour évaluer l’agressivité au niveau clinique étant la survie globale des patients. Un lien significatif entre la survie globale et un niveau d’expression faible du gène LDHA a été noté dans les adénocarcinomes pancréatiques et les glioblastomes, mais pas dans les carcinomes bronchopulmonaires, adénocarcinomes et carcinomes épidermoïdes, ni dans les cancers mammaires ou colorectaux. En outre, une expression élevée du gène LDHB est associée à un pronostic favorable dans les glioblastomes. Les données de la littérature, confortées par notre étude, suggèrent que la LDHA est une cible potentielle pour un développement thérapeutique en oncologie, au moins pour les adénocarcinomes pancréatiques et les glioblastomes, à condition que les molécules sélectionnées soient suffisamment sélectives de la LDHA.