2007
Cairn
Marie-Françoise Berneron-Couvenhes, « La concession des services maritimes postaux au xixe siècle : Le cas exemplaire des Messageries Maritimes », Revue économique, ID : 10670/1.mozk0l
La création, au xixe siècle, de services publics maritimes postaux réguliers, effectués au moyen de navires à vapeur, pose la question de savoir quel mode de gestion adopter, de la régie ou de la concession. En 1837, à la création du service en Méditerranée, la première formule est retenue : c’est une réussite technique, mais un désastre financier. Le désengagement de l’État s’effectue de manière progressive : sous l’influence du modèle anglais, le gouvernement concède, dès 1850, à une entreprise privée le trafic postal entre la France et la Corse. Un an plus tard, il fait de même, pour l’ensemble des services postaux de Méditerranée, en faveur de la Compagnie des Messageries Maritimes. En contrepartie d’obligations de service public, le concessionnaire bénéficie d’une exclusivité et d’une subvention. Dans un premier temps, c’est un succès, marqué par l’extension des concessions (Atlantique sud, Pacifique, océan Indien). Au fil des ans, cependant, le système se transforme en carcan pour les deux partenaires. Ce renouvellement de la concession en 1911 instaure un régime aménagé (contrôle financier accru de l’État, participation de ce dernier aux bénéfices et révisabilité de la subvention). Mais la réforme n’est pas suffisante, d’où le renforcement de l’emprise publique après la première guerre mondiale.