La verrerie islamique du viiie siècle au xiie siècle : apport de l’analyse des éléments traces

Résumé Fr En

La composition du verre aux cendres sodiques de la période islamique est relativement variable, ce qui suggère une multiplication des sites de production dans les siècles qui ont suivi la conquête islamique de la Méditerranée. La classification des groupes de production et la délimitation des zones de production se sont avérées difficiles en raison de la grande variabilité des composants : le sable et la cendre végétale qui constituait le fondant. Les variations dans les compositions chimiques, tant au niveau de la source de silice que des cendres, et en particulier celles de certains éléments traces comme le chrome, le thorium et le lithium, ont néanmoins permis d’identifier six grandes régions productrices de verre, s’étendant sur l’ensemble du monde islamique, de l’Espagne à l’ouest au plateau iranien à l’est. Sur cette base, il est possible d’esquisser un modèle de l’industrie verrière islamique fournissant un cadre qui peut être appliqué à de nouvelles données analytiques.

Early Islamic plant ash glass is relatively variable, which suggests a multiplication of production sites in the centuries following the Islamic conquest of the Mediterranean. The classification of the production groups and the demarcation of the production zones have proved difficult due to the highly variable components: sand as network former and plant ash as fluxing agent. Differences in the chemical composition in terms of both the silica source and the plant ash, and varying concentrations of certain trace elements such as chromium, thorium and lithium, have nevertheless allowed us to identify six major glass-producing regions, stretching across the entire Islamic world from Spain in the west to the Iranian plateau in the east. On this basis, a model of early Islamic glassmaking can be drafted, offering a framework that can be applied to new analytical data.