"Pauvreté de l'éphémère dans l'expérience Dada"

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14 octobre 2021

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Gaëlle Périot-Bled, « "Pauvreté de l'éphémère dans l'expérience Dada" », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.mp6l44


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Cette communication se propose d’employer la lecture du texte de Walter Benjamin, Expérience et pauvreté, pour rappeler les oeuvres éphémères de l’art occidental à leur inscription dans le contexte d’une crise de la transmission (plutôt que dans un goût pour la légèreté du présent). En effet, l’origine des premières performances est généralement située autour de la première guerre mondiale, en 1916 notamment, avec le geste provocateur que mettent en scène les Dadaïstes au Cabaret Voltaire. Or, le programme selon lequel « les vraies oeuvres Dada ne doivent vivre que six heures » est révélateur d’une douleur que la notion d’ « expérience pauvre » vient éclairer et qui trouve aussi une formulation dans le mot de Brecht cité par Benjamin : « Efface tes traces ». Cette communication chercherait à montrer qu’au-delà des références artistiques explicites du texte benjaminien (Paul Klee, Adolf Loos, Paul Scheerbart...), l’action ou le tract relèvent dès le début du 20ème siècle de gestes expressifs qui font alternative à la création d’oeuvres durables, dans le cadre d’une crise de la transmission dont Benjamin rend compte avec une rare acuité. En articulant le mutisme des soldats revenus du front à une dévalorisation de l’expérience, Expérience et pauvreté montre que le lien entre générations est gravement mis à mal par une incommunicabilité radicale. Dans le champ de l’art, l’indifférence à l’idée d’une permanence de l’œuvre relève quant à elle de ce que Tzara appelle « un besoin d'indépendance, de méfiance envers la communauté » qui n’est pas sans lien avec ce traumatisme et qui s’exprime par des actions « anti-humaines ». En cela, la création d’ « oeuvres » éphémères qui échappent à la conservation muséale comme au récit du conteur est un moyen de faire valoir la pauvreté en expérience et vient caractériser un esprit destructif ouvrant de nouveaux chemins, qui sont ceux que nous parcourons aujourd’hui.

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