2013
Cairn
Jean Messiha et al., « Pouvait-on éteindre la crise financière chypriote sans affaiblir durablement l'Europe ? », Revue d'économie financière, ID : 10670/1.mpe8bi
Les deux principales banques de Chypre – Bank of Cyprus et Laïki Popular Bank – ont subi des pertes supérieures à 4 Md€ du fait de leur surexposition au marché obligataire grec. Dans cet article, nous nous intéressons à la manière dont l'Union européenne a répondu aux problèmes bancaires et financiers qui ont affecté Chypre depuis fin 2011. Bien que cette crise financière soit mineure en termes absolus, elle a montré que même la défaillance d'un petit pays peut générer un risque systémique dans l'ensemble de la zone euro. Chypre est le miroir des failles de la gouvernance européenne et des défauts de construction de l'euro. Le plan de sauvetage élaboré par la Commission européenne, la Banque centrale et le FMI a été adopté tardivement. Son contenu nous interpelle : la taxation des dépôts et la mise en place d'un contrôle des changes constituent une situation inédite susceptible d'affecter la confiance des investisseurs au sein de la zone euro. Par ailleurs, la mise sous tutelle de Chypre ne laisse aux autorités que des marges d'action très réduites et risque d'hypothéquer l'avenir de ce pays.Classification JEL : E50, F36, G21.