Commentaires sur la vie quotidienne des pêcheurs avant 1935 dans la région de Six-Fours (Var) par un ancien pêcheur

Résumé 0

L’entretien donne de nombreux détails sur la vie en campagne et les relations pêcheurs-agriculteurs avant la Seconde Guerre mondiale dans le Var. L’informateur apporte des explications sur l’évolution des campagnes depuis sa jeunesse, comme celle des terrains agricoles, surtout en 1940. Les commentaires s’échangent entre l’enquêteur, enfant du pays, et cet ancien pêcheur agriculteur. L’entretien apporte des détails sur les cultures (céréales, vigne, oliviers, maraîchère), la chasse autrefois, les embauches comme journalier, les échanges de services entre voisins (solidarité et prêt de matériel). L’informateur compare les mentalités différentes, autrefois et aujourd’hui, entre Var et Gard. Il décrit la vie autrefois : les différents revenus et la transmission des savoirs (travail agricole, vente de peaux d’animaux), les cris des marchands et les anciens métiers. Suit une discussion sur le développement des quartiers et les maisons autrefois (architecture, choix d’implantation, construction, orientation, cabanon et maison bourgeoise), l’exploitation des terres cultivables (orientation au soleil, terrasses, adduction de l’eau, vers à soie), l’élevage caprin, la gestion du fumier. L’informateur donne aussi quelques explications sur l’utilisation des déchets de toute sorte, y compris les déjections humaines des grandes villes. Les interlocuteurs discutent ensuite des liens existants entre pêcheurs et agriculteurs (ventes des produits, relations) et évoquent les souvenirs sur la chasse (braconnage), la cueillette des champignons, le travail des bûcherons (surveillance des gardes champêtres), les bagarres entre villages et corps de métiers (possession et fabrication d’armes des uns et des autres). Quelques anecdotes et souvenirs amusés sont évoqués (altercations entre villageois) permettant de parler de la sociabilité villageoise selon les sexes (cuisine au cabanon). L’informateur évoque des sorties sur le littoral ou à l’intérieur des terres (manger au cabanon ou sur l’île commune), la fréquentation de diverses fêtes (bénédiction des chevaux baignés dans la mer, “faire tremper” le vin), le feu d’artifice, les baignades (surtout pas les pêcheurs) avant 1940. L’informateur explique la particularité des rapports que les pêcheurs entretiennent avec la mer (“La mer c’est une chose, le bateau c’en est une autre”, “On va à bord d’un bateau on va pas à la mer”).