2009
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Vincent Martzloff, « Questions d’exégèse picénienne », MOM Éditions, ID : 10670/1.mqqhjk
Des progrès récents dans notre intelligence de la langue picénienne (ou sud-picénienne) invitent à reprendre l’examen des questions soulevées par l’interprétation de la stèle sud-picénienne de Penna S. Andrea (TE 5). L’étude qui suit porte notamment sur la forme povaisis. En dépit des nombreux efforts pour expliquer la structure morphologique de ce mot, toutes les propositions sont grevées de difficultés, et l’interprétation de povaisis comme nom propre est des plus douteuses. Des observations préliminaires concernant les particularités formelles et les singularités phonologiques de TE 5 (palatalisations, apparition d’un son de transition dans panivú « quamdiū ») nous conduiront à formuler une hypothèse touchant povaisis « afin que tu réalises, afin que tu accomplisses » : pov‑ « quō » + aisis « āxīs », subjonctif sigmatique comme āxim, adāxint (*ag‑sī‑s). Cette analyse doit nous permettre d’élucider l’organisation syntaxique de la phrase. Entre autres manifestations d’une élaboration stylistique, la figure étymologique pov-aisis pid‑aitúpas (*kʷō + ag‑sī‑s ; *kʷid + ag‑et‑ā hap‑ā‑s) illustre le « premier âge poétique de l’Italie » (selon une expression empruntée à C. Watkins), avec sa recherche verbale qui nous vient d’outre-tombe.