2024
Cairn
Anna C. Zielinska, « Comment parler de la fin de vie aujourd’hui ? Entre la médicalisation et le fantasme naturaliste », Civitas Europa, ID : 10670/1.mrmthg
La société qui cherche à légiférer sur l’aide médicale à mourir n’est pas une société qui perd sa sensibilité quant à la valeur de la vie humaine – l’augmentation du rejet de la peine de mort accompagne l’augmentation du soutien pour la fin de vie accompagnée. En examinant quelques aspects des assemblées citoyennes, ce texte essaie de comprendre comment celles-ci, malgré une relation ambiguë avec le travail législatif à proprement parler, peuvent introduire des éléments nouveaux dans le débat public, et ensuite parlementaire. Il conclut en soulignant que les anciennes catégories juridiques (euthanasie passive, active, suicide médicalement assisté) ont été élaborées en pensant aux « péchés » ou fautes potentielles des médecins, et non pas à l’accompagnement complet des personnes qui expriment leur souhait de mourir. Le changement de vocabulaire, c’est-à-dire l’abandon de ces notions au profit de l’aide médicale à mourir, aidera à concentrer l’attention du législateur et des praticiens sur la personne qui souffre, et non pas sur les catégorisations abstraites de la pureté morale de celui qui agit.