The Prose of the Ordinary World: Florens’ “letters of talk” in A Mercy A Mercy : les lettres-paroles de Florens, ou la prose du monde ordinaire En Fr

Résumé En Fr

If the deep oral quality of Toni Morrison’s work has been generally acclaimed, in A Mercy (2008) it is the very key to understanding the novel. Florens’ aural, incantatory language is embedded in the act of writing itself, penetrating the novel’s form and content. At the very beginning of the novel, Florens lets the reader know that her “telling” will be no “confession” in the classical sense: it is a confession “full of curiosities familiar only in dreams and during those moments when a dog’s profile plays in the steam of a kettle” (Morrison 2008b: 3). In these first few lines, the object which stems directly from the reader’s familiar bearings (the steam of a kettle) becomes the very locus where the ordinary and the imaginary meet. In this analysis of the novel I will try and show how the ordinary familiar finds full, literal expression in Florens’ narration. As a result, language, in A Mercy, appears to be always in motion, joining the circuits of the imagination or tracing back the memory of how “simple” words actually got there in the first place.

Si l’oralité qui est au cœur des romans de Toni Morrison a été très largement reconnue par la critique, cette forme si particulière de dire-écrire revêt une importance toute particulière dans son dernier roman, A Mercy (2008). Pénétrant la forme et le fond du roman, les « lettres-paroles » de Florens s’inscrivent dans l’acte d’écriture. Dès le début du roman, Florens prévient le lecteur que son récit ne sera pas une « confession » au sens classique du terme ; elle est au contraire une confession « pleine de ces curiosités qui ne sont familières que dans les rêves et durant ces moments où le profil d’un chien se dessine dans le plumet de vapeur s’élevant d’une bouilloire » (Morrison 2009a : 9). Dans ces toutes premières lignes, l’objet issu des repères familiers du lecteur devient le point de rencontre de l’ordinaire et de l’imaginaire. Au cours de cette analyse, je m’appliquerai à montrer comment l’ordinaire familier devient, littéralement, et totalement, l’objet vivant du dire de Florens. Ainsi, l’acte narratif et le langage donnent l’impression d’être toujours en mouvement, rejoignant les circuits de l’imaginaire ou cherchant à retrouver, dans leur simplicité première, l’origine des mots.

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