Les recompositions contemporaines des symétries et asymétries à l'aune d'une sociologie des institutions

Résumé Fr

Problématiser, dans le cadre d'une sociologie des institutions, l'hypothèse que les sociétés occidentales seraient marquées par des dynamiques macrohistoriques allant dans le sens d'une plus grande symétrie dans la configuration des rapports sociaux, implique de clarifier au préalable le sens des notions et concepts mobilisés. Aussi proposerai-je dans un premier temps des éléments de théorisation du concept d'institution, impliquant en particulier une distinction claire entre institution, administration et organisation, mais aussi un réexamen de ce que nous appelons couramment « institutions publiques ». Je distinguerai ensuite plusieurs axes et dimensions d'analyse des notions de symétrie et d'asymétrie, et développerai sur ces bases une schématisation des logiques de structuration de nos sociétés et de leurs transformations sociohistoriques, s'inscrivant dans un pluralisme interprétatif (déjà déployé dans Bonny et Demailly, 2012). Je mettrai ainsi l'accent sur deux logiques contradictoires de structuration des rapports sociaux, associées respectivement au capitalisme et au républicanisme libéral-démocratique, saisies à travers trois phases historiques principales. Je serai amené ce faisant à substituer aux approches unilatérales en termes de déclin ou de reconduction de l'asymétrie une interprétation en termes de recompositions contemporaines des symétries et asymétries.