2011
Cairn
Zoltàn Z. Varga, « Mots grossiers : agression verbale et traductibilité dans Notes d'idées librement surgies d'Attila József », Psychologie Clinique, ID : 10670/1.mtnugc
Attila József (1905-1936), le poète le plus célèbre de la poésie hongroise, a suivi plusieurs thérapies psychanalytiques qui ont marqué sa création littéraire. L’influence de la théorie freudienne peut se lire non seulement dans ses poèmes, mais dans un journal dit analytique, datant de 1936. La première publication de ce texte a été effectuée en France, de manière fragmentaire, sous le titre de Notes d’idées librement surgies en deux sessions. La traduction française ne garde que des éléments textuels pouvant être rattachés à une interprétation psychanalytique, cependant que le journal, dans sa version initiale, conserve de multiples liens avec les prétentions poétiques d’Attila József, par ailleurs ancrées dans son époque. Tant dans sa poésie que dans son journal, la compréhension de soi reste pour Attila József une préoccupation primordiale. Dans les deux types d’écrits, la recherche d’une nouvelle représentation subjective passe par une décomposition, un morcellement du moi (physique et psychique). À côté des automatismes langagiers, qui l’ont conduit à une réflexion sur la primauté du signifiant, Attila József utilise une autre stratégie rhétorique, dans ses Notes d’idées librement surgies comme dans sa poésie tardive, a fin de reformer une subjectivité : l’agression verbale portée contre son analyste.