2021
Cairn
Sara Heinämaa et al., « Une approche phénoménologique du moi : temporalité, finitude et intersubjectivité », Diogène, ID : 10670/1.mucf5b
La philosophie européenne est souvent critiquée comme une manière dépassée de penser et est taxée d’individualiste, d’anthropocentrique et d’euro-centrique. Plusieurs de ces approches critiques partagent la notion que la source majeure des problèmes gît dans la pensée cartésienne héritée de l’ego. Je confronte cette notion anti-cartésienne de la philosophie européenne en argumentant que la phénoménologie husserlienne offre une réinterprétation robuste et viable de l’ego cartésien, une réinterprétation qui échappe aux impasses kantiennes du formalisme et de l’intellectualisme. Suivant l’analyse de Husserl et de Merleau-Ponty, je montre que le moi qui constitue le sens du monde n’est ni seulement une forme de représentations ni un solus ipse. Plutôt que d’être une forme statique ou un agent solitaire, le moi formateur du sens est une formation dynamique doté d’une structure interne et de relations génératives avec autres ego similaires.