8 mars 2010
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Garrait-Bourrier Anne, « Poe/Baudelaire : de la traduction au portrait littéraire ? », Loxias, ID : 10670/1.mux3jq
Auteur au parcours atypique dans l’histoire littéraire américaine, son œuvre – qu’elle soit originale, traduite ou encore sans doute, dans une large mesure réécrite par d’autres – a été la source d’inspiration de nombreux travaux de recherche en littérature comparée, en traductologie, en psychanalyse mais aussi depuis peu en culture et civilisation. Ce récent retour en grâce d’un Poe soudain érigé en figure pop indique s’il en était besoin que les Etats-Unis ont enfin pardonné à Poe un avant-gardisme intellectuel qui l’avait arbitrairement placé après sa mort soit parmi les mauvais écrivains, soit parmi les dépravés du Vieux Monde. C’est sans regrets aucuns, et ce grâce en raison du dénigrement de Rufus Griswold, que les milieux intellectuels américains avaient alors laissé l’œuvre de Poe traverser l’Atlantique pour vivre une seconde vie posthume en Europe. Puisqu’il y eut donc au moins deux Poe, Poe l’Américain, et Poe l’Européen, il était important pour nous ici de tenter de tisser un portrait juste du vrai Poe à travers le miroir sans nul doute quelque peu déformant que nous tend celui qui le premier s’empara de son œuvre, non pour la renier - ce qui fut le projet unique de l’exécuteur testamentaire de Poe – mais bien pour en jouir, se l’approprier et la transmettre, j’ai nommé Charles Baudelaire.