2008
Cairn
Volnei Garrafa et al., « Chapitre 5. Interventional Bioethics: Epistemology for Peripheral Countries », Journal International de Bioéthique, ID : 10670/1.mv8yq4
Le principisme, qui a ses origines aux États-Unis et est basé sur quatre principes supposés universels, a donné une visibilité internationale au domaine de la bioéthique au cours des dernières années du vingtième siècle. Néanmoins, à partir de 1990, une critique quant à la validité d’application universelle de ces principes a émergé, surtout en ce qui concerne leurs limitations quand il s’agit de traiter de macro-problèmes collectifs – sociaux, sanitaires et environnementaux – que l’on trouve chaque jour dans les pays pauvres en voie de développement. A cet égard, l’idée de la Bioéthique de l’Intervention a été présentée à l’université de Brasilia, Brésil en 1998 et a été, par la suite, étendue pour englober d’autres pays d’Amérique Latine. Dès le départ, cette proposition épistémologique de construction et de perspective du tiers monde préconisait la politisation du programme de la bioéthique internationale. Ce but a été atteint à travers le contenu de la Déclaration Universelle de la Bioéthique et des Droits de l’Homme de l’UNESCO, adoptée en 2005. Fondée sur une approche utilitaire et conséquentialiste, la Bioéthique de l’Intervention donne la priorité, devant les vulnérabilités liées au genre, à l’orientation sexuelle, aux origines ethniques et à d’autres considérations semblables, au domaine de la justice sociale et sanitaire afin de défendre les populations les plus pauvres et les plus défavorisées dans le monde contemporain asymétrique.