2017
Cairn
Viviane Mellinghoff-Bourgerie, « Gabriel Chappuys premier traducteur des œuvres de Jean d’Avila (1499-1569) », Réforme, Humanisme, Renaissance, ID : 10670/1.mw7ug0
Le présent article examine le rôle que le traducteur tourangeau Gabriel Chappuys (1546 - c. 1612) a joué dans la diffusion des œuvres du spirituel andalou Jean d’Avila, dont il a traduit les écrits en français, dix ans à peine après leur parution en langue originale. Après avoir débattu la question de savoir si le secretaire interprete du Roy en la langue espagnole peut être considéré à juste titre comme le « premier traducteur » du corpus avilien, V. Mellinghoff-Bourgerie souligne les particularités d’une traduction qui fut relayée successivement au XVIIe siècle par celles du R.P. Simon Martin (1653), du juriste Personne (1662) et du janséniste Robert Arnauld d’Andilly (1673). La comparaison de leurs traductions avec celles de Chappuys révèle que, loin d’emporter la palme face au traducteur tourangeau, les successeurs de Chappuys ont eux aussi effectué des remaniements propres à trahir l’hypotexte espagnol, soit en plagiant subrepticement les audaces du premier traducteur, soit en sacrifiant à l’idéal des belles infidèles, encore vilipendé par l’académicien Bachet de Meziriac dans les années 1630, qui marquent justement les dernières rééditions des œuvres de Jean d’Avila selon la version chappuysienne.