« Mais je veux que ça vienne de lui » : Quand l’enfant « handicapé » doit « créer » : déficience mentale, pratiques artistique et troubles associés

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2023

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Étienne Beylot, « « Mais je veux que ça vienne de lui » : Quand l’enfant « handicapé » doit « créer » : déficience mentale, pratiques artistique et troubles associés », Revue française d'éthique appliquée, ID : 10670/1.mwa3pm


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Au nom d’une conception inclusive, qui vise à décentrer le regard des classifications stigmatisantes, l’activité artistique auprès d’enfants dits handicapés mentaux a largement été mise en avant. Elle donnerait l’occasion de stimuler des potentialités insoupçonnées, car elle respecterait la singularité de chacun en s’attachant à libérer leur « créativité » plutôt que de conformer des individus à partir d’un programme conçu pour les êtres « moyens ». Seulement la notion de « créativité », sous-tendue par l’idéal normatif de l’autonomie, nous invite à interroger sa traduction pratique face à des enfants précisément placés en IME pour leur « manque » d’autonomie. À partir d’une étude ethnographique, l’article rappelle la diversité des perceptions attenantes à la pratique artistique, et montre qu’elle n’est pas centrée « naturellement » sur le développement « créatif » de l’enfant. En soulignant les dimensions normatives divergentes engagées par les dispositifs pédagogiques que nous prenons soin de décrire, nous analyserons les difficultés et les paradoxes qu’ils soulèvent. Si la question du « niveau » ne disparaît jamais totalement, indépendamment des « choix » pédagogiques réalisés, c’est aussi parce que l’appel à la créativité de l’enfant lui intime implicitement de mobiliser certaines compétences, et d’exprimer sa singularité dans le sens voulu par l’activité.

In the name of an inclusive conception, which aims to put aside stigmatizing classifications, artistic activity with so-called mentally disabled children has been highlighted. It would favor unsuspected potentialities, by releasing their “creativity” rather than conforming individuals from a program designed for “average” beings. But “creativity”, underpinned by the normative ideal of autonomy, invites us to question its practical translation in the face of children specifically placed in MEI for their “lack” of autonomy. Based on an ethnographic study, the article recalls the diversity of perceptions attached to artistic practice and shows that it is not “naturally” framed on the child’s “creativity”. Assuming the divergent normative dimensions engaged by the educational frameworks that we describe, we analyze the difficulties and the paradoxes they raise. If being a performant child does not disappear, irrespective of the educational “choices” made, it is because summoning child creativity intimates implicitly to mobilize certain skills and to express its uniqueness in the direction desired by the activity.

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