L’éthique et le temps. Confrontation du concept d’Œuvre de Levinas à la situation du don d’organes et de tissus dans la pratique infirmière

Résumé Fr

Cet article examine les implications éthiques de notre relation au temps, en particulier en ce qui concerne le don d'organes. Selon Levinas, l’Œuvre est une ouverture vers un temps non subjectif puisqu'il est effectué pour le bénéfice d'autrui. Mais comment comprendre et aborder subjectivement ce concept ? Si l'on considère que notre subjectivité est étroitement liée à notre perception du temps vécu, est-il possible de conceptualiser un temps indépendant de notre expérience vécue ? Est-il possible de concevoir l’œuvre comme une manière d'être qui n'est pas limitée par l'individualité ? Notre attention se porte sur l'introduction par Levinas de la dimension temporelle dans sa théorie éthique, qui dépasse la temporalité liée à l'ontologie. L'auteur projette l'avenir du temps au-delà du présent, établissant un lien qui semble le transgresser. La question se pose de savoir si la formation subjective est ontologique et si l'éthique implique une déformation subjective, dépassant ainsi la condition subjective.