Apprendre à coudre ou savoir consommer ? : Les travaux d’aiguille dans les illustrés français pour petites filles du premier xxe siècle

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2022

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Béatrice Guillier, « Apprendre à coudre ou savoir consommer ? : Les travaux d’aiguille dans les illustrés français pour petites filles du premier xxe siècle », Techniques & Culture, ID : 10670/1.mwujar


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Au début du xxe siècle se multiplient en France des publications illustrées destinées aux petites filles, en même temps éducatives et divertissantes. La rubrique la plus importante de ces journaux est celle dédiée aux travaux d’aiguille, qui sont, à cette époque, enseignés conjointement, à l’école et à la maison. L’objectif explicite de ces pages est de transmettre les connaissances techniques pour réaliser un modèle de vêtement, généralement en tricotant ou en cousant. Les petites réalisations sont souvent destinées aux poupées des fillettes, qui leur sont fournies par le journal comme prime d’abonnement. L’hebdomadaire propose également à l’achat les fournitures nécessaires à la réalisation des modèles, le patron mis à l’échelle ainsi que, parfois, le vêtement terminé. Les rubriques de travaux d’aiguille semblent ainsi constituer une incitation à la consommation, d’autant plus que leur contenu est difficilement accessible aux petites filles du fait de leur complexité et du peu de clarté des informations visuelles fournies. Les titres de presse pour petites filles possèdent en effet des liens commerciaux avec l’industrie du textile, et font produire les trousseaux de leurs poupées qui sont très coûteux par rapport au prix initial des poupons. Ces illustrés constituent une source privilégiée pour étudier le passage d’une injonction à la maîtrise technique qui pesait sur les femmes depuis leur plus jeune âge à une incitation à la consommation éclairée et libératrice qui domine à partir de l’après-guerre.

At the turn of the twentieth century, French publishers create a large number of educational and entertaining magazines for little girls. Between cooking recipes, household tips and gymnastic exercises, the most important section of these weekly periodicals is the one dedicated to needlework. This technical know-how is at the time taught both at school and at home by female family members. The explicit purpose of this section in these magazines for girls is to teach the technical knowledge to make a garment pattern, usually by knitting or sewing it. Small creations are often intended for the little girls’ dolls, which are provided to them by their favorite magazine as a subscription bonus. The weekly periodicals also offer the supplies needed to make the models, the pattern scaled, and sometimes the finished garment, for purchase. The needlework sections seem to constitute an incentive for consumption, especially as their content is difficult for young girls to access because of their complexity and the lack of clarity of the visual information provided. Periodicals for little girls have commercial links with the textile industry. They produce and sell the trousseau for the dolls, which are very expensive compared to the initial price of these toys. The illustrations provided are a privileged historical source to study the transition from an injunction to technical mastery that weighed on women from their girlhood, to an encouragement to enlightened and empowering consumption that dominates from the post-war period.

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