2008
Cairn
Irène Kamenka, « Toujours sous la férule », Le Courrier des pays de l'Est, ID : 10670/1.mxsu63
Fin 2007, Islam Karimov a été réélu sans surprise à la tête du pays, aucun candidat de l’opposition n’étant en lice. La traque aux opposants a continué, avec plusieurs assassinats commandités et la pratique de la torture dans les prisons. La presse est muselée et l’internet a été sérieusement verrouillé en cette année électorale. Les prix élevés des matières premières, comme l’or et le gaz, ont permis au gouvernement de garder le budget de l’Etat en équilibre, mais les investisseurs occidentaux boudent l’Ouzbékistan qu’ils jugent peu fiable à divers égards, ce qui n’est pas le cas des Russes et des Asiatiques, moins «regardants». Les relations ont par ailleurs repris avec le Turkménistan, après dix ans d’interruption, avec l’élection d’un nouveau Président. Avec l’Union européenne, elles restent conflictuelles, avec le refus réitéré des autorités d’accueillir une commission d’enquête internationale sur la répression à Andijan. Avec Moscou, la coopération économique s’est renforcée, mais les dirigeants ouzbeks aimeraient s’affranchir de la tutelle russe pour renouer le dialogue avec les Etats-Unis et certains pays européens. La croissance a atteint les 10 % mais, malgré des hausses de salaires conséquentes, le niveau de vie reste bas, car les prix des produits de première nécessité ont augmenté dans les mêmes proportions, ce qui explique qu’une partie importante des forces vives du pays aille travailler en Russie ou au Kazakhstan.