De l’esthétique de la langue aux valeurs du discours. Les nouvelles de Jean Vautrin

Résumé 0

Les normes morales et la correction linguistique conditionnant l’état d’une société ne cessent d’être soumises à la prégnance d’usages contraints par les pressions de forces idéologiques et psychiques dont les sujets, locuteurs oraux ordinaires ou sujets écrivants littéraires ou non, n’ont pas toujours pleinement conscience, mais qu’ils ressentent comme autant de barrières opposées à leur liberté d’expression. Dès lors, le trouble épilinguistique qu’ils en éprouvent conditionne le seul choix qu’il leur reste pour s’exprimer et communiquer, celui des voies du détournement et de la dépravation comme ultime issue à l’enfermement du langage dans sa perpétuelle et diabolique auto-sémiotisation. L’exemple des nouvelles de Jean Vautrin illustre cet enjeu esthétique et idéologique d’une production littéraire empêtrée dans des considérations immanentes à la langue, à son historicité, à ses normes prescriptives et à ses textes descriptifs.