Discipliner le sexuel

Fiche du document

Date

9 juin 2017

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

http://creativecommons.org/licenses/by/


Mots-clés Fr

Sexualité


Citer ce document

Pierre Brasseur et al., « Discipliner le sexuel », HAL-SHS : études de genres, ID : 10670/1.n0gq33


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

Depuis le 18e siècle, les manières de définir la sexualité, mais aussi les configurationssociopolitiques et économiques au sein desquelles elle s’est inscrite, ont fortement varié. Parexemple, les conceptions de l’érotique et du sexuel, mais aussi les parties du corps qui ysont associées, se sont profondément transformées au fil de l’histoire (Perrot, 1984) et selonles types de sociétés étudiées. Dans son Histoire de la pudeur (1987), Jean-Claude Bolognesouligne ainsi les revirements marquant la topographie de l’érotique. Par ailleurs, desanthropologues ont souligné combien les touchers génitaux pouvaient perdre leursignification sexuelle dans certains contextes (Fusaschi, 2012). Dans sa définition même, lasexualité est labile : vue comme « naturelle », universellement connue, elle se dérobe en faità l’analyse. Au-delà des difficultés définitionnelles et méthodologiques, les normeshiérarchisant les sexualités – et les individus – sont, elles aussi, complexes et changeantes.Selon les régimes politiques, les espaces sociaux et les catégories sociales, certainesformes de sexualité sont valorisées et d’autres sont utilisées pour altériser des personnes etdes groupes, voire les disqualifier socialement ou juridiquement. « Technique du soi »(Foucault, 2001) permettant de gouverner les corps et les esprits, la sexualité est de faitaussi un instrument de classement complexe utilisé par les institutions économiques etpolitiques, les groupes sociaux, mais aussi les personnes pratiquantes ou spectatrices. À cetitre, comme tout instrument de pouvoir, outre qu’elle normalise et assigne, elle émancipe etcrée des capacités d’action collective (Lazega, 2006) : mouvements féministes,homosexuels, LGBT, revendications de droits à la sexualité de personnes en situation dehandicap, etc.La journée d’études que nous organisons fait suite aux journées « Sexualité(s) etenfermement en Europe »1 précédemment organisées qui ont fait apparaitre l’importance desaisir les manières diverses dont le sexuel peut être discipliné. Au-delà des seuls lieuxd’enfermement (prisons, camps, couvents, asiles, etc.) sur lesquels se sont focalisées lesjournées « Sexualité(s) et enfermement », nous souhaitons ouvrir nos questionnements àd’autres formes d’énonciation formelles de normes sexuelles (Bozon & Rennes, 2015).Les communications pourront notamment porter sur les cinq thèmes suivants :1. Politique(s) et sexualité(s)« Politique » est à entendre ici dans sa polysémie. Nous attendons des communicationsportant sur les mobilisations collectives contestant ou cherchant à renforcer les règles(sociales ou juridiques) liées à la sexualité ainsi que sur les manières dont les politiquespubliques ou institutionnelles aménagent, encadrent ou répriment la sexualité, mais aussi surles formes de régulation, voire de gestion de la sexualité au sein des organisations.2. Normes, contre-normes et ritesQuelles formes prennent l’énonciation de normes sexuelles? Quels rites sont associés à lasexualité (comme les enterrements de vie de célibataire) ? Observe-t-on des stratégies detransgression des normes institutionnelles ou de renouvellement des normes ? Quel rôlejoue la religion ou le religieux dans le respect ou la transgression des normes et des rituelssociaux associés ?1 Elles se sont tenues les 11-12 décembre 2014, avec le soutien de l’Université Lille 1 (Bonus QualitéRecherche), du Clersé et du LabEx EHNE (Paris-Sorbonne). 3. Histoire, espaces, pratiques et discours sur la non-mixitéLa « non-mixité » (sur la base des identités liées au genre ou à la sexualité), qu’elle serve aucontrôle des populations (par exemple en prison ou au couvent) ou qu’elle soit un outild’émancipation (dans les mobilisations collectives) ; les discours sur les risques entrainéspar la mixité, comme sur la non-mixité.4. Dire et représenterComment la sexualité est-elle mise en récit ? Quelles représentations ou interdits dereprésentation observe-t-on dans les productions culturelles (théâtre, cinéma, littérature) ?Qu’en est-il de la réception de ces représentations ? Enfin, comment certaines institutionsparlent et pensent le sexuel ?5. Questions méthodologiquesQuelles sont les formes, les conditions et les effets des enquêtes sur la sexualité ? Commentse distancier des allant-de-soi entourant l’objet sexuel ? Comment s’assurer que lesenquêtes sur les sexualités sont menées de manière éthique et déontologique ?

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en