La naissance de l’énergie atomique. Notes d’un Québécois collaborateur de Frédéric Joliot-Curie

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2009

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Pierre Demers, « La naissance de l’énergie atomique. Notes d’un Québécois collaborateur de Frédéric Joliot-Curie », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, ID : 10670/1.n1wvlq


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Résumé Fr

Septembre 1939, j’étais en France depuis octobre 1938, où je préparais le concours d’Agrégation des sciences physiques à l’École normale supérieure rue d’Ulm. Une fois les épreuves terminées, mon agrégé-préparateur Pierre Grivet, futur Académicien, me conseilla de choisir entre le laboratoire de rayons cosmiques de Louis Leprince-Ringuet et celui de Frédéric Joliot-Curie de physique nucléaire au Collège de France. À cause de la tradition de Rayons-X et de radioactivité de mon professeur Ernest Gendreau à l’Université de Montréal, je choisis celui de physique nucléaire. Mon premier contact au Collège de France fut avec Hans von Halban. J’ai appris depuis ce temps que peu avant mon arrivée, des brevets furent demandés par Joliot, Halban et Kowarski au nom du CNRS en mai 1939, l’un d’eux intitulé : « Perfectionnements aux charges explosives » No 971.324. Il décrit la possibilité d’une réaction en chaîne explosive de l’uranium, propagée par les neutrons. 1940, je devais faire des recherches sur les neutrons jusqu’en mai, et rencontrer des personnalités qui ont marqué l’histoire : Lew Kowarski, Irène Joliot-Curie, Pierre Süe, Charles Leblond, l’Italien Bruno Pontecorvo, le Chinois Tsien-San-Tsiang etc. À cette époque, Jacques Allier amenait à Paris le stock mondial d’eau lourde de l’usine de Norvège. Mais l’incroyable percée des Allemands à Sedan au mois de mai allait m’obliger à rentrer au Québec. 1943, j’entrai au Laboratoire de Montréal, continuation de celui de Joliot au Collège de France, situé dans la bâtisse de l’Université de Montréal, créé sur l’initiative de Halban. Là, je poursuivis mes recherches sur les neutrons jusqu’en 1946. Ce laboratoire canadien a abouti à la création de ZEEP et de plusieurs autres piles. ZEEP fut la 1ère pile à fonctionner en dehors des États-Unis. Quatre Québécois y ont travaillé et ont eu dans la suite une carrière scientifique : Paul Lorrain, décédé en 2006 ; Jacques Hébert, Colette Fortier et moi-même qui survivons. 2008, quelles furent les conséquences pour le Québec et pour moi-même, de ces événements que j’ai vécus et auxquels j’ai participé modestement ? Je présente un bilan sommaire. Pour moi, j’y ai trouvé ma voie dans la science de l’atome. Pour la langue française, ce fut une catastrophe à l’insu des intéressés.

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