2016
Virginie Ropiot et al., « Données anciennes et bilan de l’occupation protohistorique du Fort à Saint-Thibéry (Hérault) », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.n3cnsg
Bien que connu depuis le XIXe et exploré à plusieurs reprises, le site du Fort à Saint-Thibéry demeure parmi les établissements protohistoriques les plus méconnus du Languedoc-Roussillon. Il s’agit pourtant d’un des rares sites de l’âge du Fer à pouvoir être associé de façon explicite à une activité spécialisée, l’extraction de roche basaltique, et probablement la production d’instruments de mouture, et cela durant une période de plusieurs siècles. Les dernières interventions archéologiques ont été effectuées entre 1984 et 1986 par J.-P. Besombes-Vailhé. Une série de sondages pratiqués dans la partie orientale du Fort a permis d'observer des couches archéologiques, très perturbées par des niveaux d’époque historique. Dans le cadre du présent article, nous proposons un inventaire et une analyse du mobilier exhumé lors de ces sondages, resté jusque-là inédit. Des éléments caractéristiques permettent de dégager des tendances chronologiques assez nettes. Tout d’abord, parmi le mobilier le plus ancien, ces sondages confirment l’implantation d’un habitat sur la butte du Fort au Bronze final IIIb. Les céramiques se rapportant à cette époque sont présentes dans quasiment toutes les couches archéologiques mises en évidence. Un hiatus assez long, entre le VIIIe s. et le VIIe s., semble ensuite caractériser les lieux puisqu’aucun élément relevant de cette période n’est décelé. En ce qui concerne la fin du premier âge du Fer, l’examen de la céramique incite à écarter définitivement l’hypothèse de l’existence d’un habitat au cours au cours des VIe et Ve s. av. n. è. faute de mobilier. En revanche, les témoins les plus explicites indiquent sans équivoque une présence sur la butte du Fort autour de 400 av. n. è. et jusqu’au changement d’ère.