1 décembre 2019
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Véronique Hummel, « Le « i » du réunionnais et du seychellois remet en cause l’hypothèse du substrat africain », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.n41nk7
Parmi les créoles à base française, le réunionnais et le seychellois font exception. Tous deux possèdent un petit mot formé d’un seul phonème, le i, qui a fait l’objet de descriptions diverses et contradictoires. Notre objectif est de mettre en regard cette particularité avec la polémique sur la genèse des langues créoles, par laquelle certains auteurs affirment que ces idiomes sont issus de la relexification d’un substrat africain (il s’agirait selon eux de langues au lexique français mais à la grammaire sous-jacente africaine). Notre recherche nous permet d’étudier un petit mot a dans deux langues africaines, qui exerce des fonctions comparables à celles des i des créoles réunionnais et seychellois. Nous nommerons ces deux mots « particule préverbale » et verrons dans quelle mesure cette apparente ressemblance entre langues créoles et langues africaines infirme paradoxalement l’hypothèse substratique. En contrepartie, nous observerons en quoi ce parallélisme prouve – si besoin en était – que les créoles indianocéaniques vivent et évoluent selon des logiques internes, comme n’importe quelle autre langue.