Donner son corps à la science. Aspects psychologiques de la médicalisation du corps au delà de la mort

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2016

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Marie-Frédérique Bacqué, « Donner son corps à la science. Aspects psychologiques de la médicalisation du corps au delà de la mort », Études sur la mort, ID : 10670/1.n5cc7x


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Le don du corps à la science est étudié sous l’angle psychanalytique. Il est en effet l’expression d’une série de tensions qui confinent à l’ambivalence. Si le donateur souhaite, par une forme d’échange, rendre à la médecine ce qu’elle a fait pour lui lors d’une maladie, il cherche aussi souvent à se soustraire aux funérailles familiales. En ce sens il rompt le lien social et risque l’exclusion. Une comparaison avec le don d’organes et la rédaction des directives anticipées permet de comprendre que les représentations de la mort et la « médicalisation de l’existence » ont aussi leur rôle dans ce fait social complexe. Devenir un « mort pédagogue » est une forme d’identification au médecin valorisante. Mépriser la matérialité du corps témoigne également d’une maîtrise qui redonne de l’autonomie au donateur. Cependant la spiritualité n’est pas pour autant au rendez-vous. Le don du corps est souvent un fait laïque militant. En revanche, les familles sont les grandes oubliées du don du corps. Des pratiques de communication avant la mort, pour préparer l’acceptation du don semblent indispensables pour limiter ce deuil à risque qu’est le deuil sans corps. Quelques propositions sont étudiées en particulier la cérémonie collective de nomination des donateurs qui leur redonne une place dans la société et dans leur lignée familiale.

Giving one’s body to science is studied here from the psychoanalytical point of view. Such a decision reflects a series of tensions steeped in ambivalence. While some donors express a desire to give something back to medicine of what they received when ill, a desire to avoid a family funeral is also present. This is a means of breaking the social bond, at the risk of exclusion. A comparison with organ donation and advanced directives enables us to understand that representations of death and the ‘medicalisation of living existence’ are a supporting part of this complex social fact. Becoming a ‘dead piece of teaching material’ is a form of identification with the esteemed physician. Despising bodily materiality returns a sense of self-control and autonomy to the donor. Nevertheless, there is no spirituality in such an exchange. Body donation is often a militant secular phenomenon. However, families are often forgotten. Communicating before death is necessary to limit the risks of inflicting a form of bereavement on families in which there is no body. Ways of achieving this are studied here. A collective ceremony with a specific reading of the names of donors might be the best way of restoring them to their rightful place in society and family lineage.

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