Le béton entre éthique et esthétique

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Christian Marcot, « Le béton entre éthique et esthétique », HAL-SHS : architecture, ID : 10670/1.n7bdns


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Dès ses origines, au milieu du XVIII e siècle, la notion d'esthétique est posée comme une théorie du Beau. Cette science de la connaissance sensible naît au moment où, entre autres, les canons du beau architectural, hérités des disputes sur les ordres et les proportions, s'effritent devant la remise en cause des règles académiques. Ce questionnement s'installe avec la naissance de nouvelles formes architecturales élaborées pour répondre aux enjeux d'un monde nouveau. Cette nouvelle modernité est celle des révolutions politique, sociale et industrielle qui se développent en Angleterre et en France pour éclore à la fin du siècle des Lumières. Le vouloir, le pouvoir et le devoir élaboreront alors des règles et des codes novateurs à même d'orienter un cadre éthique pour la recherche du bien et du bonheur de tous. L'esthétique en sera affectée et ses théories rechercheront une harmonie entre la pensée rationnelle et la pensée sensible. Quelles sont ces problématiques de la théorie architecturale ? Elle se définissent par les questions du Bon (la « bonne » forme, la « bonne » technique pour un projet juste, adéquat, fondé et non arbitraire), du Vrai (la sincérité ou la probité de l'oeuvre, la pertinence des moyens employés en fonction des fins poursuivies) et du Beau (l'application de canons de beauté, qu'ils soient inscrits dans l'histoire ou en rupture avec elle, qu'ils soient établis sur la technique, l'utilité ou sur la sensibilité). Rendre tangible l'ordre du monde Dans son livre De Re Aedificatoria (1485), Leon Battista Alberti énonce les conditions que doit remplir un édifice pour convenir à la fois à sa destination pratique, mais également à la vie en société des hommes qui l'utilisent ou qui, simplement, le voient au sein de leur environnement. Il invente en même temps la figure de l'architecte en tant que détenteur d'un savoir réflexif sur l'art de bâtir et praticien d'une activité de conception préalable au travail des artisans sur le chantier. Parmi les conditions exprimées par Alberti (qu'il reprend pour l'essentiel à Vitruve) s'affirment la commodité, l'adaptation aux besoins des usagers, mais également la beauté. Mais il y a deux types de beauté, celle qui relève de l'ornementation, superficielle, et une autre, plus fondamentale, correspondant à la fois à l'ordre organique de la nature (et des corps) et à l'économie ou à la rationalité. C'est par le respect de ces critères qu'Alberti définit la mission sociale et historique, quasi anthropologique, de l'architecture. L'art de bâtir étant le propre de l'homme, il a une vocation « institutionnalisante », selon l'expression de Françoise Choay. L'édification aurait ainsi la capacité et le devoir de proclamer et de rendre tangible l'ordre du monde,

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