La simulation dans l’armée de Terre

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24 novembre 2015

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Simulation IRG_AXE3

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Jeu urbain

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Philippe Lépinard, « La simulation dans l’armée de Terre », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10670/1.n815wb


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L’armée de Terre met en œuvre depuis le milieu des années 90 un panel particulièrement complet de systèmes de simulation. Ces derniers sont classés selon la typologie internationale LVC ; catégories parfois hybrides et/ou imbriquées :• la simulation instrumentée. L’exercice se déroule en terrain réel mais les armes sont équipées de Laser. Les personnels et les véhicules, quant à eux, emportent des capteurs qui réagissent aux tirs Laser ;• la simulation virtuelle correspond à la simulation numérique en santé. Dans le contexte militaire, la simulation numérique est la simulation mathématique utilisée en ingénierie, principalement par les bureaux d’études industriels ou ceux de la direction générale de l’armement (DGA) ;• la simulation constructive (wargames informatiques).Nos propos concernent ici uniquement la simulation virtuelle. Elle couvre l’ensemble des simulateurs où les opérateurs jouent leur propre rôle dans un monde virtuel et au contact de la simulation, c’est à dire du full flight simulator certifié FSTD au serious game en passant par le jeu vidéo grand public détourné à des fins pédagogiques (serious gaming). D’ailleurs, l’un des projets majeurs de l’armée de Terre pour les années 2015 à 2020 est le déploiement du simulateur Spartacus. Ce dispositif est caractérisé par un couplage entre les systèmes d’information de la numérisation de l’espace de bataille (NEB) et un logiciel issu du monde vidéoludique (Virtual Battlespace de Bohemia Interactive Simulations). Spartacus sera présent sur tout le territoire national, soit dans plus de cent centres de simulation appelés « espaces d’instruction collective à la numérisation de l’espace de bataille assistée par la simulation » (EIC NEB SIMU). Cette massification et diffusion dans toutes les armes (infanterie, artillerie, etc.) de la simulation virtuelle bas coût font ressortir deux problématiques particulièrement saillantes :• l’identification et la formation des formateurs. Deux approches sont actuellement menées. Même si elles peuvent paraître en première lecture concurrentes, elles sont plus complémentaires qu’exclusives. La première est le recrutement interne d’experts de la tâche en deuxième, voire troisième, partie de carrière. La seconde logique est le recrutement externe d’instructeurs spécialement formés à la simulation et aux sciences de l’éducation. Il s’agit pour cette catégorie de personnels de réaliser des séances d’instruction plutôt d’ordre technique ou d’accompagner les cadres opérationnels (qui ont tous un devoir de formation envers leurs subordonnées) dans l’usage des simulateurs (scénarisation, animation, etc.). Cette vision est issue de l’expérience réussie de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) qui a jugé que la complexité des outils de simulation et, surtout, l’ingénierie pédagogique associée nécessitaient la création d’un métier à part entière ;• la réingénierie des actions de formation. Après les étapes peu fructueuses de substitution (remplacement de séances réelles par des séances simulées pour bénéficier de réductions de couts) puis de complémentarité (ajout de séances simulées aux cursus existants), les acteurs de la simulation de l’armée de Terre se sont engagés vers une synergie des différentes modalités d’apprentissage à l’image du blended learning. Toutefois, ce parcours s’annonce long et fastidieux puisque les écoles militaires (préparation opérationnelle centralisée) et les unités (préparation opérationnelle décentralisée) ne pourront pas faire l’économie d’une réingénierie systématique de leurs curricula.C’est dans ce contexte particulièrement mouvant (mais passionnant !) que le groupe de travail SimAFor (simulation, apprentissage et formation, http://www.simafor.org) a été créé en 2014. Il s’agit en effet de fédérer, au sein de projets structurants, les acteurs de la formation par la simulation afin de partager et confronter les expériences et bonne pratiques de chaque secteur professionnel (militaire, médecine, aéronautique, management, nucléaire, etc.). SimAFor est le think tank en sciences humaines et sociales du groupe ADIS ; association bénévole française à résonance internationale regroupant des dizaines d’organismes prenant part à l’écosystème de la simulation. Le groupe ADIS est historiquement piloté par l’état-major des armées, mais est ouvert à tous. Plusieurs centres de simulation en santé ont d’ailleurs déjà adhéré ou participent à des échanges comme cela a été le cas en septembre avec la société francophone de simulation en santé (SoFraSimS). Enfin, le groupe ADIS promeut et prend part à l’élaboration de standards industriels comme le high level architecture (HLA) via, notamment, une implication importante dans les travaux menés par des organisations internationales (Simulation Interoperability Standards Organization ou European Training and Simulation Association).

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