2009
Anne-Sophie Sayeux, « De l'éthique dans l'étiquette. Une expérience d'anthropologue chez Décathlon », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.n9mrt8
D'une expérience de chargée de mission CIFRE en ethnologie au sein du groupe Décathlon international, puis Tribord-Glisse, marque nautique du groupe, j'ai voulu proposer une analyse réflexive des tensions que peuvent engendrer « l'utilité » des sciences humaines, et ici de l’ethnologie, dans le monde de l'entreprise. Je parlerai donc de mon point de vue, qui n'est sans doute pas à envisager comme une étude approfondie et fortement documentée, mais bien comme le résultat d'un expérience de terrain, d'observations participantes et de vécus dans l'entreprise. Dans ce « grand partage », Flamant et Jeudy-Ballini (2002) montrent comment se répartissent, entre sociologues et ethnologues, les objets de l'entreprise. Pour les premiers : « les acteurs ne sont appréhendés qu’à travers leur fonction et leur statut formel dans l’activité productrice, en tant qu’ouvriers, cadres, contremaîtres, ingénieurs ou directeurs… » et pour les seconds : « l’aspect traditionnellement dévolu à la recherche ethnologique résiderait dans ce qui échappe à la rationalisation croissante du travail ». Mais dans ce grand partage, la recherche s’effectue sur le monde du travail et non pour. Quelle place reste-t-il donc pour le chercheur dont la production scientifique participe à l’économie de l’entreprise, qui plus est lorsque celle-ci n'est pas forcément attendue ?