2014
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Julie Abbou et al., « Matérialité linguistique du genre en cantonais. Comment découper la réalité ? », HAL-SHS : études de genres, ID : 10670/1.n9urgh
Tout comme le genre diffère dans le temps et l’espace, l’agencement linguistique du genre diffère d’une langue à l’autre. On peut alors se demander comment la forme du genre se transpose d’une langue à l’autre. Poser cette question requiert d’effectuer deux décalages. D’abord, en se décalant d’une lecture référentialiste qui comprend la langue comme une représentation du réel. On se demandera donc plutôt comment le genre se matérialise, s’institue et, partant, se normalise en langue. Ensuite, il faut pour répondre à cette question abandonner la notion de langue sans genre, pour plutôt repérer la découpe linguistique du genre, quelle que soit les formes qu’elle prenne, en menant une analyse qui embrasse les différents niveaux linguistiques : le genre linguistique est en premier lieu une notion sémantique qui est plus ou moins grammaticalisé, suivant les langues.À partir de ce postulat de la graduation et de la transposition du genre, cet article propose une description du genre en cantonais, une de ces fameuses langues sans genre qui disent un monde où le genre existe. À travers la comparaison de l’anglais, autre langue dite sans genre, et du cantonais, se dessine alors une incarnation linguistique de la signification du genre en cantonais et en anglais.