2019
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Olivier Lafont, « La pilule perpétuelle l’est-elle vraiment ? », Revue d'Histoire de la Pharmacie, ID : 10670/1.n9ycaq
La pilule d’antimoine était appelée pilule perpétuelle, parce qu’elle pouvait être récupérée et réutilisée après usage. Cet adjectif était-il justifié ? De nombreux auteurs ont tenté de répondre à cette question. Thibaut dit Le Lorrain a décrit en détail la façon de préparer la pilule d’antimoine et son usage. Il pensait qu’elle ne subissait aucune dégradation. Glaser partageait cette opinion, mais Nicolas Lémery avait remarqué que le poids de la pilule décroissait légèrement au cours de son utilisation et qu’après maints usages, il était nécessaire de limer sa surface pour restaurer son activité. Au cours du XVIIIe siècle, la pilule d’antimoine commença à être considérée comme dangereuse à utiliser. Au XIXe siècle, elle était uniquement considérée comme un médicament historique. La pilule d’antimoine n’était donc pas véritablement perpétuelle, puisqu’elle subissait une dégradation et que son emploi a été limité à une période relativement courte.