Le cadavre du conspirateur : peur, colère et défense de la communauté à l’époque de la Saint-Barthélemy

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2017

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Michel de Waele, « Le cadavre du conspirateur : peur, colère et défense de la communauté à l’époque de la Saint-Barthélemy », Revue d’histoire moderne & contemporaine, ID : 10670/1.na17yx


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Dagué, défenestré, brûlé, noyé, châtré, décapité, mutilé et pendu. Tel fut le sort réservé au cadavre de l’amiral de Coligny lors de la Saint-Barthélemy. Ce destin attendait également le corps de nombreux protestants à l’époque des troubles de religion. Les historiens ont interprété ces outrages comme une manifestation de la ferveur religieuse qui anime les catholiques du temps, désireux de purger leur communauté de la pollution générée par l’hérésie. Cet article se demande si les assauts contre les cadavres des huguenots ne relèvent pas également d’une autre dimension, qui trouve des échos dans une histoire large de l’outrage au cadavre. Les peurs vécues par les catholiques du temps n’étaient pas que religieuses. Elles étaient aussi sociales et politiques. Les attaques contre les cadavres traduisent ainsi un double état d’esprit : d’une part les peurs, tant spirituelle que temporelle, des catholiques, de voir les hérétiques s’emparer du royaume ou du moins, de leur communauté et, d’autre part, la colère, voire la haine, devant les moyens qu’ils auraient pris pour parvenir à leurs fins, c’est-à-dire la ruse et le complot.

Stabbed, defenestrated, burned, drowned, castrated, decapitated, mutilated and hanged. This is what happened to Admiral de Coligny’s corpse during the St. Bartholomew’s Day massacre. A similar fate awaited the bodies of many Protestants during France’s religious troubles. Historians have interpreted these outrages as a manifestation of the religious fervour that animated the Catholics of the time, who were eager to purge their communities from the pollution associated with heresy. This article asks whether the attacks against the bodies of the Huguenots cannot be explained by other reasons, echoing a broad history of insults inflicted to corpses. The fears experienced by Catholics were not only religious, but also social and political. The attacks against the bodies therefore reflected a dual state of mind: firstly the fears, both spiritual and temporal, that the heretics would seize the kingdom or, at least, the local community, and on the other hand, anger, even hatred, against the means they have taken to achieve their ends, that is to say, cunning and conspiracy.

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