1 décembre 2017
Vincent Cousseau, « La famille retranchée. Transmission foncière et alliances chez les colons de Martinique (XVIIe-XVIIIe siècle), p. 143-161 », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.nbgrdj
Le groupe des habitants sucriers constitue à la fin du XVIIe et au XVIIIe s. une minorité dominante au sein de la société coloniale martiniquaise. Les quelques centaines de familles de cette élite socio-économique sont néanmoins confrontées au défi de la conservation de l’intégrité de leurs propriétés. Celle-ci est en effet menacée par l’application de la coutume de Paris, largement contraire à cet objectif, ainsi qu’à un endettement chronique et croissant. Pour éviter la dispersion des biens et l’appauvrissement, les familles mettent en place des stratégies d’alliances fondées sur le retard au mariage pour les garçons et l’endogamie. Si elles ont de lourdes répercussions socio-culturelles et démographiques (consanguinité, repli communautaire, naissance d’enfants de couleur hors mariage), elles s’avèrent efficaces sur le plan patrimonial.