2007
Cairn
Jean Bergès, « Deuil et mélancolie revisités », Journal français de psychiatrie, ID : 10670/1.nc6wrz
L’évolution actuelle modifie la structure même des états dépressifs de l’enfant. Quelques exemples cliniques suffisent à illustrer les déplacements en cours. Ainsi les états dépressifs liés à la mort d’un parent nécessitent aujourd’hui que soit pris en compte non seulement la perte de l’objet mais tout autant la haine à l’égard de celui qui a fait à cet enfant le pire, c’est-à-dire mourir. Ceci est lié aux modifications de notre rapport à la mort : fin de l’idée de la providence, multiplication des accidents liés à la jouissance. Un autre exemple est celui des effets des prédictions scientifiques qui pervertissent la fonction anticipatoire des parents, fonction qui est pour l’enfant le ressort de son articulation symbolique.